En foot, on est jamais en panne de clichés et de phrases toutes faites.
Par exemple : au plus haut niveau tout se joue sur des détails.
Pour cet exemple, rien de plus vrai; pour le bonheur des uns (Jacquet) et le malheur des autres (Domenech).
Explications.
Aimé Jacquet est aujourd'hui reçu dans les émissions sportives comme un dieu vivant. Il est le patriarche des consultants de Canal + et sa parole est d'or.
Pourtant, il a eu les détails (la chance?) en sa faveur.
D'abord, la France a été championne du monde en 1998 sans attaquants ou presque, et a affiché des compositions d'équipe très défensives à partir des quarts de finale avec 3 milieux récupérateurs.
Guivarch ? zéro but.
Diomède ? pareil.
Dugarry ? 1 but lors du 1er match puis blessé jusqu'à la finale.
Il a fallu que Henry et Trezéguet, les deux petits jeunes prennent le relais dans les matches de poule, et surtout les milieux et les défenseurs dans les gros matches.
Observez la chance de Jacquet :
En 1/8è, il s'en faut de 5 minutes.
Laurent Blanc inscrit le but en or à la 115è, sinon on se tape les tirs aux buts face au modeste Paraguay. Si on se fait sortir là, c'est la honte.
En quarts, contre l'Italie, (Victoire au tirs aux buts) j'étais derrière le but de Barthez, et je peux vous dire que la reprise de Baggio pendant les prolongations, à quelques cm près, c'est la fin...là aussi, ç'aurait été la cata et les critiques sur l'entraîneur.
En demis, si le miracle Thuram n'a pas lieu contre les croates, là aussi c'est mort.
En revanche, la finale maîtrisé contre le plus bel adversaire possible, le Brésil, efface tout le reste.
Encore qu'un Ronaldo pas malade...bref.
Le cas Domenech est encore plus singulier.
Lui c'est l'inverse.
Un Euro 2008 calamiteux aurait du l'effacer du paysage. Mais maintenu en place par des dirigeants soit incompétents soit motivés par des desseins politiques, il reste pour la coupe du monde 2010. Et là, c'est le draaaame...avec l'affaire du bus, etc.
Mais on a oublié qu'auparavant, le miracle a failli avoir lieu avec le retour des anciens en 2006, emmenés par Zidane. Thuram, Makélélé et Zizou vont tenir la baraque, et prendre les choses en main durant le mondial. Domenech fait les compositions d'équipes mais est complètement éclipsé par la gestion des anciens qui jouent leur baroud d'honneur à fond, emmené par un Zidane plus fort que jamais. Il marque contre l'Espagne en 1/8è, livre l'un des plus beaux matches de sa carrière contre le Brésil en quarts avec une passe décisive sur le but de Henry ; marque encore en demis contre le Portugal, délivre une panenka de légende en finale contre l'Italie, avant de se faire expulser en fin de rencontre.
Le Détail ? sa tête en prolongation sortie par le gardien Buffon. Si cette tête va 20cm plus à droite, (vous avez les cm qu'il manquait à baggio pour nous éliminer en 98...) rendez vous compte : Domenech est champion du monde !
Et là, évidemment, Raymond n'aurait plus du tout été considéré de la même façon...en avant les rôles de consultants de luxe, même antipathique, il aurait été lui aussi intouchable...
Comme quoi, le foot aussi a sa théorie de la relativité...
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