25 sept. 2009

Parlez vous le "Aulas" ?



Alleeeez ! encore un article sur Jean-Michel Aulas, vous allez me dire.
Oui mais sincèrement cette semaine, le président de Lyon a fait ce que j'appelle un "best of", une compilation de ses meilleures blagues; sauf qu'il commence à me faire moins rire.

Rappelons les faits : PSG-OL 1-1.

Après le but parisien, Joël Bats (entraîneur des gardiens), aussi insupportable en coach qu'il était zen en tant que joueur, se fait expulser du banc Lyonnais pour avoir protesté trop violemment (euphémisme, car l'arbitre a du être rhabillé pour l'hiver) après le but parisien, arguant que Giuly était hors-jeu.

Problème, les images montrent que le but est parfaitement valable.

Plus tard, par contre, le but lyonnais sera marqué, lui en position de hors-jeu !

Bizarre, mais on a pas entendu Bats s'excuser, exprimer des remords ou quoi que ce soit. Disparu, le gars.

Bref, après tout ça, on apprend que Aulas à la mi-temps, a engueulé l'arbitre (sa version c'est : "j'ai fait remarquer à l'arbitre, qui a été très bon par ailleurs..." appréciez la nuance) à propos d'un carton jaune reçu par un de ses joueurs, non mérité selon lui.

Bon. Avant de poursuivre, il convient de signaler que ce genre de pratique est vieille comme le monde : un président ou entraîneur qui vient mettre la pression à la mi-temps sur l'arbitre, en espérant que lors de la 2è mi-temps celui-ci sifflera en "compensation", donc en cas de dilemme sur une décision, la prendra en faveur de l'OL en l'occurrence.


Le grand maître ayant été Bernard Tapie, (qui en 1987 a plus ou moins pistonné Aulas pour la présidence lyonnaise...) et qui, lui, non content de truquer les matches et de corrompre les joueurs, ne faisait pas dans la nuance quand il s'agissait d'aller menacer l'arbitre, genre "après ce que vous avez sifflé en 1ère mi-temps, vous étonnez pas si vous sortez pas du stade avant 4 heures du matin ou si votre bagnole est défoncée !..."
C'est sûr qu'après, le pauvre arbitre sifflait en tremblant.
Parfois même l'homme en noir se faisait courser sur l'autoroute si Marseille avait perdu, par une étrange limousine noire...


Rien de tel chez Aulas. Nooooon, lui, il a rien fait.

"Nous avons parlé en bonne intelligence, blablabla..."
Ouiii. bien sûr.
Mais comme le but du PSG était valable, Aulas, qui sentait bien que le match était mal embarqué, a trouvé une excuse pour se plaindre. Là c'était le carton jaune sévère pour Clerc.
Soyons lucides : le carton de Clerc, Aulas s'en foutait comme de sa 1ère cravate. Si le carton avait été pour Lissandro Lopez et de couleur rouge, donc suspendant son joueur vedette pour le match suivant, par exemple un bon Lyon - Bordeaux, là ç'aurait été une autre histoire.
Non, le bon président avait besoin d'une excuse pour se plaindre. Il lui faut TOUJOURS une excuse : "la France n'aime pas Lyon, les arbitres sifflent contre Lyon, les médias cassent Lyon, les instances bafouent le statut de Lyon, les politiques ne donnent pas les moyens fiscaux nécessaires", etc.....
J'ai dit et répété ici que cet homme a fait un travail admirable pour que ce club devienne le plus gros club français. Voilà. Qu'on ne vienne pas me reprocher quoi que ce soit.

Mais son attitude et son hypocrisie dépassent les bornes.

Par exemple cette semaine, après l'affaire, le nouveau président de PSG, Robin Leproux (ex président de RTL, donc il s'y connaît en grosses têtes...), a fustigé l'attitude de son désormais alter-ego, en disant que "c'était inacceptable qu'un dirigeant d'un tel niveau se permette d'interpeller un arbitre de cette façon".

Dans "l'équipe", Aulas réplique, méprisant : "Leproux vient d'arriver dans le foot" (comprenez "c'est pas à moi que ce bizut va apprendre à grimacer"), "c'est un puceau" (la classe), "et il a sûrement été obligé de parler sous la pression de ses actionnaires" (comprenez "c'est le toutou qui obéit à ses maîmaîtres, alors que moi je suis mon propre patron").
Et il ajoute : "ces actionnaires qui veulent que leur club gagne plus, ils ont d'ailleurs fait des progrès fantastiques". Donc "ces incapables et leur club qui n'a pas gagné grand chose depuis un moment". Mais si vous dites à Aulas qu'il a chambré, il répondra "vous plaisantez ? j'ai même vanté les progrès accomplis par le club de la capitale, ce qui est très important pour le foot en France".

Très fort.

A noter aussi les mensonges éhontés du genre "j'ai aidé moi-même M.Leproux à entrer à l'UCPF (union des clubs pro de foot), et j'ai pesé pour qu'il soit membre", un fait démenti par le président de l'UCPF lui-même. Leproux y est entré naturellement comme président d'un des principaux clubs français.
Mais par cette petite phrase, M.Aulas veut faire passer un message : "voyez comme je suis honnête et bienveillant, j'aide même mes collègues rivaux".
Le pompon, c'est son commentaire quand on lui fait remarquer que le but lyonnais égalisateur a été accordé à tort : "un fait de jeu litigieux, dont tout le monde sait qu'il est très difficile à juger".
Ah bon ? Et le carton jaune ? Il était plus facile à juger, apparemment.
"En plus, C'est le buste de Gomis qui est hors-jeu, pas ses pieds. Or, on juge en priorité les parties qui servent à marquer."
Énorme. Là, il vient d'inventer une nouvelle règle. Et puis on ne peut pas marquer du buste ou de la tête peut-être ?

Bref, Aulas, c'est du pain béni pour les commentateurs. Un vrai feuilleton.

Merci Jean-Michel.
C'est juste qu'il y a des jours où ça me fait rire.
Pas aujourd'hui.

10 sept. 2009

Après Serbie - France : dans la tête de Domenech.

Cette fois ça y est.

Les barrages nous tendent les bras.

Après un match qui laisse beeeaaauuuucoup de regrets, après un match nul 1-1 alors que les bleus ont joué à 10 contre 11 pendant 80 min.

Plusieurs choses à dire.


D'abord bravo aux joueurs qui se sont dépouillés pur tenter de l'emporter.


Là on a bien vu l'énorme gâchis de cette campagne de qualification : les français à 10 ont ridiculisé l'équipe en tête du groupe qui nous avait promis "l'enfer" de Belgrade.

Or, la différence de niveau crevait les yeux. Le stade Marakana s'est tu , et a vu ses protégés ballottés par des français soudain redevenus une équipe puissante et trop forte pour eux.

Alors, comment s'est-on retrouvé là, à 4 points des serbes au bout de 8 matches ? Incroyable.

J'analyserai le match et les joueurs dans un prochain post. Mais d'abord le contexte et les à -côtés.
Maintenant, il suffit de battre les Feroë le 10 octobre pour jouer les barrages.

En gros, donc, il reste : 2 matches en bois contre Feroë et Autriche où l'enjeu est minime et où on va s'emmerder, et 2 matches de la peur en barrages...reste à connaître l'adversaire...


Rien à dire sur Domenech ? Meuh siiiii...Trois choses :


1 - Regardez cette magnifique vidéo sur le site de la fédé : l'incompétence de Domenech est concentrée dans les 40 1ères secondes.

Il dit : "le résultat du match contre la Serbie importe peu; victoire, nul ou défaite peu importe".
Arrrg !
Déjà, s'il tient ce discours avant le match à ses joueurs, bonjour la motivation !

Et surtout rien n'est plus faux !

Car il avoue par ce fait que nous jouerons les barrages à coup sûr ; or avant le match, la 1ère place est encore tout à fait jouable, comme je l'expliquais sur le post "la vérité sur France- Roumanie".

La vérité c'est qu'un nul ou une défaite étaient équivalents ! pas une victoire qui elle aurait tout changé !

Suivez moi : on gagne hier. ok ? On est donc à 1 point des serbes. Si on admet que la France fait le plein (6 points) en recevant les Feroe et l'Autriche, ce qui semble quand même raisonnable, La Serbie doit jouer la peur au ventre les roumains et se déplacer en Lituanie ! Qui dit qu'elle ne va pas se faire accrocher un match nul dans l'une des deux rencontres ? Et ainsi perdre la tête ?

C'est une énorme faute professionnelle du sélectionneur. Je suis abasourdi que personne à la Fédé ne l'ait corrigé sur ce point. C'est hallucinant.


2 - L'affaire du maillot de Malouda.

Avant France-Roumanie samedi, les joueurs viennent prendre leurs maillots.
Dans le groupe des 23, 11 sont titulaires, 7 sont sur le banc de touche, les derniers restent en tribune. En général, le coach annonce la composition à l'hôtel avant d'aller au stade.

Or, là, apparemment, les joueurs ne savent rien.

En allant prendre son maillot, Florent Malouda s'aperçoit qu'il n'en a pas. Cela veut dire qu'il sera en tribune. Déception donc, mais surtout comment est-ce possible ? La moindre des choses quand on est professionnel, c'est d'assumer ses choix, en les annonçant à la presse ou au minimum aux acteurs. Là, rien.

Quand on lui pose la question, Domenech a cette réponse désarmante : "moi, du moment que les 11 qui doivent jouer le savent... Le reste, c'est pas mon problème".

Scandaleux.


3 - La gestion du match et les remplacements.

Alors là suivez bien mon raisonnement, c'est un peu délicat...

Serbie-France avait lieu à 21h. Or, il y avait deux autres matches importants pour les bleus : Roumanie - Autriche à 19h45 et Écosse - Pays bas à 20h30 dans un autre groupe. Pourquoi importants ? Parce qu'il ne fallait pas que l'Autriche gagne et nous menace pour la 2è place, d'une part, et il ne fallait pas que l'Ecosse gagne d'autre part car la règle est : les barrages sont disputés par les 8 meilleurs deuxièmes des 9 groupes. Or en perdant hier, l'Ecosse assurait quasiment à la France de ne pas être le plus mauvais 2è quoi qu'il arrive.

Bon.

Que s'est -il passé ?

A la mi-temps du match de la France, le staff des bleus sait que Les Autrichiens ont fait match nul. Bonne nouvelle. A 30 minutes de la fin du match, il apprend que les écossais ont perdu.

Ça veut dire quoi ?

Ça veut dire que défaite ou match nul, c'est pareil, la France sera en barrages. Donc il faut prendre tous les risques et jouer la gagne !

Que fait Domenech ?

D'une, il attend la 75è minute pour le 2è changement (le 1er ayant été Mandanda dans les buts, par la force des choses après l'expulsion de Lloris), dans un match où on joue à 10 et où donc la fatigue est décuplée, alors qu'on attendait un ou deux changements au pire à l'heure de jeu.

Il fait donc entrer Ribéry,ok. Mais il sort Henry, qui est juste au top de sa forme et qui met au supplice la défense serbe depuis le début ! A moins que ce soit Henry qui ait demandé à sortir, je ne comprend pas.

Pire : à 5 min de la fin (!), il sort Gourcuff, effectivement rincé, mais, et c'est là où ça n'a aucun sens, vu le résultat des autres matches dont je parlais, il ajoute Alou Diarra, un milieu défensif !

On s'en fout du match nul ! Il faut gagner Raymond ! Fait rentrer un attaquant ! Benzéma ou Malouda (qui avait un maillot pour ce match hihihi...) ! Là on se retrouve avec 3 milieux récupérateurs (les deux Diarra et Toulalan) dans un match qu'on domine et où il ne manque qu'un but !


Je vais donc conclure : de deux choses l'une :

- Soit le staff tricolore n'est pas au courant des résultats des autres matches, et à quoi sert ce staff ? Comment moi, simple observateur et passionné de foot, ai-je déjà calculé tout ça, et que des pros dont c'est le métier ne le sachent pas, de façon à ajuster la tactique ? Faute professionnelle là encore.

- 2è hypothèse encore plus grave, et je n'ose y croire : Domenech sait tout ça mais assure le match nul quand même. Pourquoi ? Tout simplement pour ne pas prendre le risque d'une défaite qui le fragilise un peu plus, alors qu'après un nul, il peut aller devant la caméra de TF1 et dire "cette équipe a une âme, vous vous rendez compte, à 10 contre 11 on arrache le nul, je suis fier des joueurs".

Pour finir, dans cette interview d'après match, Il ose encore nous faire le coup du "je remercie ceux qui me soutiennent" (traduisez "contre tous ces enfoirés de journalistes"), "merci à ma compagne" (ça faisait longtemps), et surtout "j'ai reçu 200 textos d'encouragements".

C'est bien Raymond. Maintenant tu peux rendre son téléphone à Tsonga.

7 sept. 2009

Après France - Roumanie : la vérité.

1-1 match nul.

Voilà pour le résultat.
Ce match crispant accouche pour moi d'un constat limpide : l'équipe de France ne sait plus marquer.

Car on a beau retourner le problème dans tous les sens, parler d'animation offensive, de manque de réussite, blablabla, les faits sont là : 5 buts en 8 matches, c'est juste pas possible.
Oui, les français ont fait un bon match, dans le rythme, la technique, l'envie de construire.

Mais le foot, ne l'oublions jamais, c'est d'abord marquer des buts. En tous cas un de plus que l'adversaire.

Et là, on est mauvais. Rien d'autre.

Discours de Domenech depuis un moment : "on a des occasions, ça va finir par rentrer".
Discours après la Roumanie :"c'est pas possible, la chance va tourner".

Ok, mais apparemment non. Ça ne tourne pas. Il serait temps, pourtant.
Jusqu'à quand va t-on se plaindre ? jusqu'à ce qu'on soit éliminés ?
Alors on mettra ça sur le manque de chance ? On nous prendrait pas un peu pour des baltringues?

La vérité c'est que le France aurait du sortir 1ère de ce groupe et laisser la Serbie et la Roumanie se battre pour les barrages.

La vérité, c'est qu'on a chez nous des stars (un attaquant titulaire à Chelsea, Anelka, un titulaire au Real, Benzéma, un au barça, Henry, une star que l'Europe s'arrache, Ribéry, plus Gourcuff, Gignac, etc...) et que ça ne suffit pas.
On a les individualités. Qui a le devoir de faire que ces individualités forment une équipe ? L'entraîneur. Désolé.

Ça ne vous rappelle rien ? la coupe du monde 2002 quand nous sommes arrivés la poitrine gonflée (par le désir de vivre, disait Coutin) car on avait les meilleurs buteurs des championnats anglais, italiens et français (Henry, Trezeguet et Cissé) et qu'on avait marqué zéro but...

Mais la vérité du terrain est cruelle. Et pour l'instant, on est parti pour se battre jusqu"au bout, même peut être en barrages.
Je dis peut-être car tout le monde semble dire que les barrages sont notre destination.

Mais si les bleus gagnent mercredi en Serbie, (ce qui est loin d'être acquis, certes) ils reviendront à 1 point des serbes. Or ceux ci reçoivent les roumains et vont en Lituanie, et rien ne dit qu'ils prendront 6 points. Donc la chance des français d'arracher la 1ère place est une hypothèse non négligeable.

Par contre, attention aux barrages : jouer la Suède, l'Eire ou même le Portugal ne sera pas une partie de plaisir...

Et en plus, voilà la polémique Henry-Domenech.


Selon le parisien, les deux hommes se seraient apostrophés dans le vestiaire, le joueur reprochant au coach ses entraînements ennuyeux, le manque de clarté des consignes, l'absence de plan de jeu, etc...
On avait bien besoin de ça !

Et là, branle-bas de combat : Henry obligé de s'expliquer au journal de 20h de TF1, pour démentir, ce qu'il n'a fait qu'à moitié d'ailleurs : "on a eu une discussion franche et constructive qui doit rester dans le groupe", hmmmm. Ok ok. On a compris : le capitaine doit absolument préserver le groupe avant mercredi soir ; mais si jamais ça se passe mal en Serbie, je fais le pari qu'on reparlera de cette histoire...

D'autant plus que le président de la fédé, Escalettes, y a été de son refrain vendredi dernier : "je suis très inquiet". Oui, nous aussi on est inquiet président, et ce depuis que vous avez renommé Domenech à la tête des bleus après l'Euro 2008 !

Cela dit, voir Martini, coach des gardiens, donner samedi des consignes à un attaquant avant qu'il rentre, puis Boghossian en remettre une couche derrière, c'est pas rassurant.

Voir Gourcuff sortir alors qu'il est le stabilisateur au milieu de terrain non plus.
Voir Escudé, sans l'accabler pour son but contre son camp, ce qui peut arriver, défenseur central alors qu'il n'en a apparemment pas le niveau, pareil.
Voir Benzéma retarder son entrée en jeu parce qu'il n'a pas pris le temps de mettre ses protège-tibias lors de son échauffement, incroyable. Allô y'a quelqu'un dans le staff ?

Et surtout (j'ai l'impression désagréable de me répéter) : Quand on a reconduit Domenech, ne devait-il pas suivre une nouvelle communication ? Être plus conciliant avec la presse , moins méprisant ? L'équipe n'était -elle pas en phase de "reconquête" de son public ? Moins de casques d'IPod, plus d'autographes au gamins ?

Comment se fait il qu'en France, on en revient à l'esprit d'avant 1998, c'est à dire "j'espère qu'ils vont perdre, ça leur apprendra à ces petits cons trop payés" ?

J'en veux pas plus à Domenech qu'avant. Ce sont ceux qui l'ont remis en selle qui devraient avoir honte. Ils se sont fait berner.

Mais plus grave, nous aussi.