17 oct. 2011

Winning ugly

Winning ugly, (gagner de façon affreuse) c'était le livre de Brad Gilbert, un tennisman des années 80 qui avait disons le, un jeu de merde fait pour détruire ses adversaires. A l'opposé de Sampras, McEnroe ou Federer, peu lui importait la manière, seule la victoire était belle.

C'est un peu la manière dont l'équipe de France de Rugby joue dans cette coupe du monde.
Après des victoires non convaincantes face au Canada et au Japon, les bleus on été giflés par les blacks et humiliés par les Tongas.

Ensuite, le bazar mis dans le tableau final par L'Irlande qui en battant l'Australie a mis toutes les Nations du Nord ensemble et celles du sud aussi, a brouillé les cartes.

Une chance pour le 15 tricolore qui a pu battre en quarts de finale une Angleterre encore plus médiocre qu'elle, avec il est vrai une belle 1ère mi-temps ; et en demi le Pays de Galles avec un point d'écart (9-8), après une rencontre chiantissime.

Là, deux écoles :
- la France est en finale, point. On s'en fout de savoir comment. Vive le winning ugly.
- la France est en finale mais elle n'a rien montré.

Marc Lièvremont, le sélectionneur, s'est aperçu que ses joueurs n'avaient pas les moyens de jouer le rugby de mouvement, de "french flair" qu'on lui prête. Trop ambitieux.
Donc, on défend, on tape des coups de pied et on gagne.

Chacun a son avis. Certains disent que la France en 98 a été championne du monde sans panache et sans attaquants, qu'on ne retient que la Finale.

C'est vrai en partie. Battre le Brésil 3-0 dans un stade neuf, avec deux buts de l'idole Zidane a fait oublier les difficultés face au Paraguay (but en or), à l'Italie, (aux tirs aux buts), le carton rouge et la suspension de Zidane pour deux rencontres, etc...

Conclusion ? si la France fait un match fabuleux et bat les blacks en finale, on oubliera le reste et on célébrera les bleus.
C'est la seule façon de faire taire ceux qui disent, à raison, que le rugby des français n'est pas digne d'une finale.

Car :
Si la France est écrasée en finale, elle aura ratée sa coupe du monde dans les grandes largeurs.
Si elle perd de peu, ce sera plus ou moins la même chose car on aura retenu l'ensemble. et elle n'aura que ce qu'elle mérite.
Je dirais même plus mon cher Dupont : si la France est championne du monde en battant les blacks comme elle a battu les gallois, elle restera comme le plus petit champion de la courte histoire du mondial.

Je ne suis pas de ceux, qui comme Brad Gilbert, pensent que seule la victoire est belle.
On ne peut pas être toujours brillant, mais à un moment donné il faut un match référence, un qui marque les esprits, un de ceux qui donne des souvenirs qu'on se racontera encore dans 20 ans.
De préférence une finale...encore plus si elle se déroule face à la meilleure équipe, chez elle, devant 80.000 supporters. La France a une chance énorme : qu'elle joue à fond, même si on lui promet une rouste.

Sinon, il n'y aura point de souvenirs. On aura oublié cette coupe du monde dans une semaine.

6 oct. 2011

Rugby : le retour sur terre.

Moi le footeux, j'ai toujours été charrié par mes potes amoureux du rugby.


Le rugby, c'est plus sympa, les supporters ne sont pas des décérébrés, et les joueurs peuvent faire une interview sans faire une faute de français tous les trois mots.


En règle générale, je ne peux pas leur donner tort.


Mais à l'occasion de cette coupe du monde Néo-zélandaise, il faut bien admettre que le rugby sport idéal en a pris un coup dans la musette.


Quelques exemples :


- déjà l'équipe de France est aux antipodes, mais le top 14, championnat des clubs, se déroule quand même pendant la coupe du monde. Une hérésie ; ça veut dire que les clubs qui ont 7 ou 8 joueurs en équipe de France sont privés de leurs vedettes jusqu'à novembre ! Cette situation incroyable amène des décisions surprenantes : Toulouse a récemment demandé à Jean Baptiste Elissalde, ex joueur de 34 ans et entraîneur des lignes arrières de reprendre du service alors qu'il n'a pas joué depuis 2 ans !

En plus les fans de rugby s'y perdent : le matin France-Tonga, l'après midi Toulouse-Clermont...

Le championnat y perd sérieusement de sa crédibilité.





- autre chose agaçante et grosse différence avec le foot : ce sport est loin d'être universel. Malgré les efforts des dirigeants pour inclure des pays mineurs de ce sport (Namibie, Japon, Canada, etc), les 8 pays qui vont disputer les quarts de finale étaient connus à l'avance. Et les prétendants au titre sont environ les mêmes 5 ou 6 tous les 4 ans : Nouvelle Zélande, Australie, Afrique du sud, Angleterre, France et pour être gentil à la limite selon les éditions : Irlande , Galles ou Argentine.

Bonjour le manque de suspense.


En plus, pour bien être sur que ceux la seront qualifiés, on les fait jouer toutes les semaines, pour bien récupérer et aux bonnes heures pour les télés ; les "petits" n'ont que 4 jours entre deux matches et finissent les rencontres sur les rotules.

Autrement dit, "vous pouvez venir pour qu'on ait 20 équipes, mais vous nous foutez pas le bordel dans la hiérarchie".







-l'équipe de France est décevante. Joue comme un pied. Son sélectionneur Marc Lievremont est contesté, voir vilipendé pour ses choix. Ça ne vous rappelle rien?



Eh oui, l'ambiance dans une équipe peut aussi être pourrie en rugby , les ego s'entrechoquent les consultants dans la presse sont encore plus féroces dans le rugby que dans le foot.


Sans être aussi méprisant que Domenech, Lievremont apprend à ses dépens que sélectionneur d'une équipe de France, c'est plus directeur de la communication que des schémas de jeu.

Lui le taiseux fait face à chaque conférence de presse à des questions multiples qui fusent, et est obligé de s'expliquer. Pourquoi untel et pas untel ? Comment joue l'équipe en fait ?
Pourquoi avoir préparé l'équipe avec machin à l'ouverture et mettre truc maintenant d'un seul coup ? Et bidule pourquoi il joue blessé ? et pourquoi Tartempion n'est pas dans la liste ?

bref, du foot je vous dis !




Le pire, c'est qu'après avoit été écrabouillée par les all blacks et humiliée par les Tongas, un pays microscopique de 120.000 habitants, la France joue quand même un quart de finale contre son meilleur ennemi, l'Angleterre, samedi.


Sur ce qu'on a vu, on peut rentrer chez nous.


Mais il y a la glorieuse incertitude du sport...
















5 oct. 2011

L'exemple Parker



Tony Parker vient de donner une autre image du sportif professionnel.





Il va jouer à l'Asvel, le club de son coeur, en France, en attendant la fin du lock-out NBA; une mésentente aux USA entre les joueurs et les propriétaires de club qui se disputent les 4 milliards d'Euro générés par le basket là-bas.


TP va gagner 1500€/mois, et va même payer en fait car son assurance vaut 190.000€ pour 3 mois, et il la règle lui-même.

Cela pour l'amour du jeu et l'envie d'aider le club dans lequel il est également actionnaire.

C'est rassurant dans une période ou le fric pollue tous les jugements que l'on porte sur les sportifs et les footeux en particulier.

Parker a de plus maintes fois démontré qu'il avait aussi l'amour du maillot de l'équipe de France, qu'il a à de nombreuses reprises portée sur ses épaules alors que son club de San Antonio faisait le grimace, craignant la fatigue et les blessures.

Alors oui, Tony gagne 10 à 13 millions € par an avec son salaire et ses pubs, et certains ne manqueront pas de dire qu'il peut se le permettre ; mais justement c'est là où il est remarquable ; personne ne conteste qu'il est un des joueurs majeurs de la NBA et il mérite son contrat après tout. Il pourrait se la couler douce, et se retrancher derrière sa santé pour se préserver et attendre que la saison reprenne outre atlantique.

Mais il aime son sport. Point.


Quel contraste avec Carlos Tevez, le footballeur argentin de Manchester city qui cette semaine a refusé d'entrer en jeu lors d'un match en Angleterre, mécontent d'être remplaçant. Rien que ça c'est déjà un manque de respect pour son entraîneur et ses coéquipiers.



Mais sachant qu'il est l'un des footballeur les mieux payés de la planète (13 millions € nets par an), c'est une insulte.









Alors merci Tony.

Vive le sport !