14 mai 2013

Daft Punk, l'album de l'année ?

Après des teasings savamment otchestrés par le groupe des "robots" comme les appelle affectueusement Nile Rodgers, l'heure a sonné d'écouter l'album en entier.

La mode il y quelques jours était de parler et de mettre en écoute avant les autres "Get Lucky" déjà presque assurément le tube de l'été. A présent la mode sera de dire "ah tout ça pour ça..."
Normal.
Ceux qui attendaient un album coup de poing sont déçus. Pas moi.
"Random access memories" est la rencontre du son de leur album "Discovery" et des sons organiques et funk notamment de Nile Rodgers, le roi de la guitare qui groove. J'adore.

C'est sur que les fans de "Homework" qui attendaient un nouveau "Around the world" seront déçus, mais la musique a évolué. 
Leur dernier album studio "Human after all" m'avait un peu déçu, et d'ailleurs je ne l'écoute quasiment plus, contrairement à Discovery avec ses "harder better faster stronger", "crescendolls" et "aerodynamic"...

Ils ont pris intelligemment le contrepied de l'Eurodance des années 2010 que David Guetta et d'autres ont pressé non-stop depuis quelques années jusqu'à plus soif, avec les même structures de chansons, les mêmes montées, certes efficaces mais lassantes à tel point que tout se ressemble actuellement dans la dance.

Daft Punk fait l'inverse : ils refont des chansons, sans renier ce qui a fait leur signature :  les voix vocodées et magnétiques, mais mariées avec de la vraie batterie, des vraies voix et de vraies guitares.
En fait, ils ont travaillé avec leurs idoles qui sont aussi les miennes : Giorgio Moroder, qui dans "Giorgio by Moroder" raconte tout simplement comment il a inventé la disco électronique (avec la BOF de Midnight Express et le "Love to love you baby" de Donna Summer). Superbe.
Et evidemment Nile Rodgers (Chic, Sister Sledge, et qui a relancé les carrières de...Diana Ross et David Bowie, rien que ça).

Il donne à "Give life back to music" et "Lose yourself to dance" le groove magique qui manquait au robots.
Exemple typique avec "The game of love", morceau totalement hybride ; chaud et froid, synthé et guitare. Un  régal.
"Within" est une ballade pop piano/robotique, un voyage dans l'espace, la rencontre entre Wall-E et une fleur en apesanteur.
"Instant crush", c'est le "eyes in the sky" de Alan Parson Project qui  a muté.
Quant à "Touch", c'est peut-être le plus beau de tous, le riche et le plus inclassable et déroutant.
"Beyond", un mid-tempo soul à la Michael McDonald "I Keep forgetting", tout comme "Fragments of time". Donald Fagen, Fleetwood Mac êtes vous là ?


Ceux qui attendaient une compil de titres clubbing en seront pour leurs frais, c'est sûr.
"Random access memories" est un album de chansons, mais des années 2010.
Daft Punk met un coup de frein bienvenue à la surenchère de Boum  Tchac insipides que j'entends à longueur de temps dans les clubs.

C'est un album qu'on écoutera longtemps.





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