Le Real ? parce que je le vaux bien...

Barcelone 5, Real Madrid 0.

Vive le foot.

Quand Barcelone joue, plus rien ni personne n'existe sur la planète football.

Je conseille à tous ceux qui n'aiment pas le foot de regarder ce match, de se procurer l'enregistrement, pour se réconcilier avec ce sport magnifique. Quand on parle de plaisir, de beau football, voilà le match référence. Ou plus exactement de belle équipe. Car pour un match parfait, il aurait fallu que les deux équipes s'expriment; or le Real a été étouffé, laminé. ridiculisé par moments par les blaugrana.

Mourinho pour une fois a été impuissant sur son banc de touche, sans solutions.

Et ce sont deux politiques qui s'affrontaient hier soir, en plus de l'opposition "Espagne-Catalogne".

Le Real Madrid, le club du roi, plein de paillettes, le club de Zidane était celui des "galactiques" : Ronaldo (le brésilien), Beckham, etc...Et aujourd'hui de Ronaldo (le portugais) acheté presque 100 millions d'euros, de Ozil le génie allemand, Benzéma, Higuain, et quelques champions du monde espagnols...presque 300 millions dépensés en 3 ans pour bâtir une équipe dont seul le gardien Casillas a été formé au club.

De l'autre coté, le Barça dont 8 (!) des joueurs titulaires hier soir étaient des produits du centre de formation...deux des trois restants (Abidal, Alves) sont là depuis plusieurs années ; le dernier, David Villa, pur buteur, est venu remplacer le trop individualiste Ibrahimovic.

Le Real, toujours flamboyant sur le papier, assemble des individualités pour faire une équipe ; longtemps, ses équipes ont été déséquilibrées vers l'avant, c'est à dire tout pour l'attaque, au détriment de la défense. D'où des résultats inconstants.

L'arrivée de Mourinho a changé cela, et l'équipe avait encaissé seulement 6 buts lors des 12 premiers matches de Liga. 5 hier...en un match.

"Humillacion"

Le problème c'est qu'en face, depuis des lustres, la politique est radicalement différente.

C'est celle de la formation.

Depuis qu'ils sont poussins, les joueurs du Barça jouent de la même façon. Tout pour la passe, tout pour le mouvement, tout pour le collectif.

Une fois l'équipe première intégrée pour les meilleurs, ce style est dans leur ADN.

Et le plus rassurant, c'est que les joueurs sont formés quelle que soit leur taille. Xavi, Iniesta, Messi, sont tous des nains sur les critères actuels de pas mal de clubs.

Mais leur technique et leur complicité remplace tous les kilos qui leur manquent.

Certes, Barcelone a aussi les moyens de les garder quand d'autres clubs leur font du pied, et a aussi les moyens de se payer quelques grands joueurs de temps en temps, comme David Villa cette saison (40 millions€).

Mais ceux qui arrivent doivent se plier à la philosophie locale. Ceux qui échouent, comme Ibrahimovic, s'en vont.

Hier soir, la différence était saisissante et presque embarrassante pour les merengue.

Une leçon de foot.

Évidemment, quelques mauvais gestes sont venus ternir cette soirée, mais ce match est tellement spécial que c'était presque inévitable. A noter quand même le très mauvais coup donné par Sergio Ramos à Messi, sur le coup de la frustration. Heureusement, le petit génie n'est pas Blessé.

Après le match, Pep Guardiola a dédié cette victoire au responsable du centre de formation du club. Un symbole. Et aussi à Johan Cruyjff, l'homme qui a impulsé cette philosophie au Barça, son ancien club, en s'inspirant du football total de la grande équipe des Pays bas des années 70. La classe.

Gâteau sur la cerise, comme dirait Luis Fernandez, à l'heure du foot business, Barcelone, qui n'avait pas de sponsor sur son maillot pendant très longtemps, a inscrit sur sa "camiseta" depuis quelques saisons le logo de l'Unicef, un sponsor qui lui...coûte de l'argent.

Je suis peut-être naïf, mais moi ça me touche.

Vive le barça, vive le foot.